Les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent massivement le secteur de la restauration, où les longues heures debout, les gestes répétitifs et les environnements physiques contraignants augmentent les risques. Pour y remédier, une collaboration entre podologues, ergonomes et employeurs permet de réduire ces douleurs et d’améliorer les conditions de travail.
Points clés :
- Podologues : Diagnostic des problèmes liés aux pieds et création d’orthèses adaptées pour limiter les déséquilibres corporels.
- Ergonomes : Analyse des postes de travail et ajustements (tapis anti-fatigue, organisation des outils).
- Employeurs : Investissement dans des équipements adaptés (chaussures certifiées, formations, rotations de tâches).
Cette approche collective réduit les risques, améliore le bien-être des équipes et optimise les performances en restaurant. Passons en revue les contributions spécifiques de chaque acteur.
Prévention gestes et postures - cuisiniers
Les risques de TMS dans le secteur de la restauration
Dans le secteur de la restauration, les travailleurs font face à des risques élevés de troubles musculo-squelettiques (TMS). Aux États-Unis, une étude révèle que 90,6 % des employés de cuisine ont rapporté des TMS liés à leur activité professionnelle au cours des 12 derniers mois. Ces chiffres s’expliquent par les contraintes physiques permanentes inhérentes à ce métier, soulignant l’importance d’agir pour réduire ces risques.
Pathologies TMS fréquentes dans la restauration
Chez les employés de cuisine, les zones les plus touchées sont le bas du dos (64,8 %), les genoux (46,9 %), les pieds (46,1 %), le cou (29,7 %) et les épaules (23,4 %). Parmi ces troubles, le bas du dos est le plus souvent cité comme source d’incapacité (33,6 %), suivi des genoux (30,5 %), des pieds (21,1 %) et des épaules (15,6 %).
Pour les serveurs, la situation est légèrement différente. À la fin de leur service, les douleurs les plus fréquentes concernent le haut du dos (55 %), le bas du dos (50 %) et le cou (45 %). Ces douleurs sont principalement dues au port de plateaux lourds et aux déplacements constants.
Facteurs de risque dans l’environnement de travail
Les conditions de travail en restauration amplifient les risques de TMS. Les sols durs, comme ceux en carrelage ou en béton des cuisines, mettent à rude épreuve les articulations. De plus, les sols glissants poussent les employés à adopter des postures compensatoires pour éviter de tomber, augmentant ainsi les tensions musculaires.
Les gestes répétitifs jouent également un rôle majeur. Par exemple, un serveur transporte en moyenne 16,4 kg par heure, soit environ 6,3 kg par plateau. Ces mouvements impliquent des flexions, rotations et extensions répétées. En cuisine, les tâches comme découper, mélanger ou manipuler des ustensiles sollicitent intensément diverses articulations.
La posture debout prolongée est un autre facteur clé. Plus de 90 % des serveurs passent entre 5 et 8 heures debout pendant leur service, et 76 % de leur temps de travail consiste à marcher ou rester debout. À cela s’ajoutent des défis comme les températures extrêmes et les espaces confinés, qui augmentent encore les contraintes physiques.
Analyser ces facteurs est essentiel pour élaborer des mesures préventives efficaces. Ces solutions seront explorées dans la prochaine section.
Comment les podologues, ergonomes et employeurs préviennent les TMS
La prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) dans le secteur de la restauration repose sur une collaboration étroite entre trois acteurs majeurs : les podologues, les ergonomes et les employeurs. Chacun apporte des compétences spécifiques pour créer une approche coordonnée et efficace, visant à protéger les travailleurs. Voici comment ces professionnels interviennent.
Podologues : soigner les pieds pour prévenir les déséquilibres
Les podologues jouent un rôle essentiel en examinant la santé des pieds, particulièrement sollicités dans un métier où les longues heures debout sont monnaie courante. Leur évaluation approfondie permet de détecter des problèmes comme les pieds plats, les oignons ou d'autres déformations qui, combinées à des sols rigides, forcent le corps à compenser, ce qui peut entraîner des douleurs et des TMS.
Pour y remédier, ils conçoivent des orthèses plantaires sur mesure qui corrigent l’appui des pieds, réduisent les pressions excessives et améliorent l'alignement global du corps. Ils conseillent également sur le choix de chaussures professionnelles adaptées, privilégiant des modèles antidérapants et suffisamment spacieux pour accueillir ces orthèses.
Un suivi régulier permet d'ajuster les traitements en fonction de l'évolution des conditions de travail ou de l'usure des équipements, réduisant ainsi le risque d'apparition de nouvelles pathologies.
Ergonomes : repenser les postes de travail
Les ergonomes interviennent pour adapter l’environnement de travail aux capacités humaines. Leur mission : analyser les conditions de travail et corriger les facteurs de risque pour éviter que les employés ne s’adaptent à des postes mal conçus.
En salle, ils recommandent de porter les plateaux près du corps avec les deux mains, d’alterner les bras pour répartir les efforts et de rapprocher les assiettes et verres du corps pour limiter les contraintes physiques. En cuisine, l’aiguisage régulier des couteaux est un conseil clé pour réduire l’effort de coupe. Les postes de travail doivent être ajustables, avec une hauteur idéale située entre 5 et 8 cm sous le coude, afin de garantir une posture optimale.
Pour améliorer le confort des employés, des revêtements anti-fatigue peuvent être installés. Ces tapis, conçus pour réduire la pression sur les pieds et les genoux, offrent également une bonne adhérence, essentielle dans des environnements souvent humides. L’organisation des outils est également repensée : les objets fréquemment utilisés doivent être à portée de main pour limiter les mouvements répétitifs. Enfin, pour les plongeurs, des postes ajustables, des chariots pour transporter les racks lourds et des douchettes réglables améliorent considérablement les conditions de travail.
Employeurs : investir pour protéger les équipes
Les employeurs ont un rôle clé dans la mise en œuvre de ces mesures. Ils sont responsables de fournir les ressources nécessaires et de promouvoir une culture de prévention au sein de l’entreprise.
L’acquisition d’équipements ergonomiques, bien que coûteuse au départ, peut réduire l’absentéisme et le turnover. Par exemple, financer des chaussures professionnelles certifiées ISO 20347, conçues en collaboration avec des podologues, garantit un meilleur soutien pour les longues journées de travail.
La formation est également essentielle. Des sessions dédiées aux gestes et postures permettent de sensibiliser le personnel aux bonnes pratiques, comme le portage sécurisé, les postures adaptées et l’utilisation correcte des équipements de protection.
En outre, organiser des rotations de tâches pour éviter des mouvements répétitifs, prévoir des pauses régulières et aménager des espaces de récupération contribuent à préserver la santé des employés. Enfin, un suivi médical régulier, pris en charge par l’employeur, permet de détecter rapidement les premiers signes de TMS et d’ajuster les postes de travail si nécessaire.
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Étapes pratiques pour prévenir les TMS dans la restauration
La prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) repose sur une collaboration étroite entre podologues, ergonomes et employeurs. Voici des actions concrètes pour transformer les analyses théoriques en initiatives applicables sur le terrain, créant ainsi un environnement de travail plus sain.
Évaluations ergonomiques des postes de travail
L'évaluation ergonomique est une étape clé pour identifier les risques spécifiques à chaque poste. Cette analyse approfondie permet de mieux comprendre les contraintes physiques des employés et de proposer des ajustements adaptés :
- Mesurer la hauteur des plans de travail et vérifier si les équipements sont facilement accessibles.
- Observer les gestes répétitifs et analyser les mouvements sollicitant flexion, rotation et port de charges.
- Identifier les zones problématiques, comme les passages étroits qui gênent la circulation.
Les résultats de cette évaluation débouchent sur un plan d'action concret : ajuster les hauteurs de travail, réorganiser les espaces ou installer des revêtements anti-fatigue, par exemple. Cette démarche doit être renouvelée régulièrement, notamment lors de changements dans l’organisation du travail.
Choix de chaussures professionnelles adaptées
Les chaussures jouent un rôle fondamental dans la prévention des TMS. Elles doivent répondre à la certification ISO 20347, disposer de semelles antidérapantes adaptées aux sols glissants et permettre l’utilisation d’orthèses, si nécessaire.
Par exemple, Karl&Max propose des chaussures spécialement conçues pour les professionnels de la restauration. Leurs modèles, comme la gamme Tennis (en cuir blanc ou noir) et la ligne City, allient confort, sécurité et esthétique pour répondre aux besoins des établissements haut de gamme. Ces chaussures, co-développées avec des podologues, sont testées pour résister à plus de 3 000 km de marche, garantissant ainsi une durabilité optimale.
Formation pratique du personnel
Former les employés aux gestes et postures adaptés est essentiel, mais cela doit aller au-delà de la théorie. Des sessions concrètes, réalisées sur les lieux de travail, permettent d’ancrer ces apprentissages :
- Organiser des simulations pour enseigner des techniques de portage sécurisées, comme garder les plateaux près du corps.
- Superviser l’adoption de postures neutres pendant les tâches quotidiennes.
- Sensibiliser les employés à détecter les premiers signes de TMS (douleurs, raideurs, fatigue) afin de réagir rapidement.
Ces formations, combinées à des rappels réguliers, aident à instaurer des habitudes durables et bénéfiques pour la santé.
Suivi continu et retour d’expérience
Pour que les mesures préventives restent efficaces, il est indispensable de les ajuster en fonction des retours des employés et des résultats observés. Voici quelques pistes pour un suivi régulier :
- Planifier des entretiens individuels pour évaluer le confort des employés et recueillir leurs propositions.
- Mesurer l’impact des actions mises en place à l’aide d’indicateurs comme les arrêts maladie liés aux TMS ou le taux de rotation du personnel.
- Utiliser des questionnaires anonymes pour identifier des pistes d’amélioration.
Cette démarche collective favorise une amélioration continue des conditions de travail. En combinant les analyses ergonomiques et les retours du terrain, il devient possible d’adapter les solutions au fil du temps, garantissant ainsi un environnement de travail plus sûr et plus confortable pour tous.
Mesurer et maintenir le succès de la prévention des TMS
Pour garantir que les mesures préventives restent efficaces sur le long terme, il est essentiel de suivre leur impact avec des outils précis et de favoriser une collaboration continue entre podologues, ergonomes et employeurs.
Comment évaluer l'efficacité des mesures
L'utilisation d'indicateurs clairs permet de mesurer les résultats concrets des actions préventives et de justifier les investissements engagés. Voici quelques exemples :
- Taux d'absentéisme lié aux TMS : Une baisse notable des arrêts maladie dus à des douleurs dorsales, des troubles articulaires ou une fatigue chronique est un signe direct d'amélioration des conditions de travail. Pour une analyse pertinente, comparez ces taux sur des périodes similaires tout en tenant compte des variations saisonnières.
- Taux de rotation du personnel : Une réduction du turnover peut indiquer que les employés se sentent mieux physiquement et sont moins affectés par des douleurs ou de la fatigue. Cela se traduit aussi par des économies sur le recrutement et la formation.
- Enquêtes de satisfaction des employés : Les questionnaires réguliers permettent de recueillir des retours qualitatifs sur le confort, la réduction des douleurs et la perception des améliorations. Ces données aident à ajuster les mesures si nécessaire.
Ces indicateurs servent de base pour adapter et affiner les stratégies de prévention.
Assurer une prévention continue et efficace
Les besoins évoluent avec le temps, tout comme les conditions de travail. Pour maintenir une prévention efficace, il est crucial de mettre à jour régulièrement les mesures en fonction des changements observés.
Cela passe par des révisions périodiques des équipements et des politiques internes. Par exemple, les chaussures professionnelles doivent être remplacées à intervalles réguliers – généralement tous les 6 à 8 mois, selon l'intensité d'utilisation. Des accessoires comme les semelles ou les lacets du Kit Confort de Karl&Max prolongent la durée de vie des chaussures tout en garantissant un confort optimal.
La collaboration reste un pilier central. Des rendez-vous trimestriels avec un podologue permettent d'ajuster les recommandations sur les chaussures et les orthèses. De même, l’intervention d’un ergonome lors de changements d’aménagement ou de l’achat de nouveaux équipements aide à identifier et limiter de nouveaux risques. Enfin, former régulièrement les managers de proximité à repérer les premiers signes de TMS permet des actions rapides et adaptées.
Étude de cas : des résultats concrets
Un hôtel 4 étoiles ayant adopté les chaussures Karl&Max a constaté une baisse de 12 % du turnover de son personnel. Cette amélioration est directement liée à une réduction des douleurs plantaires et dorsales, des problèmes fréquents dans le secteur de l’hôtellerie.
En plus d’améliorer le bien-être des employés, ces résultats ont des retombées économiques évidentes. Une diminution du turnover réduit les coûts liés au recrutement et à la formation, tout en renforçant la stabilité des équipes, ce qui améliore la qualité du service.
L’investissement dans des équipements adaptés s’avère également rentable. Par exemple, un taux de retour inférieur à 2 % pour les produits démontre leur adéquation avec les besoins des utilisateurs et leur satisfaction.
En combinant des équipements de qualité, une formation régulière et un suivi constant, cette approche globale prouve que la prévention des TMS peut générer des avantages mesurables pour les employés et l’entreprise.
FAQs
Quels bénéfices apporte la collaboration entre podologues, ergonomes et employeurs pour réduire les TMS dans la restauration ?
Dans un secteur aussi exigeant que celui de la restauration, la coopération entre podologues, ergonomes et employeurs joue un rôle clé pour limiter les troubles musculosquelettiques (TMS). En travaillant ensemble, ces acteurs peuvent identifier les risques liés aux conditions de travail, proposer des ajustements ergonomiques aux postes et recommander des équipements adaptés, comme des chaussures orthopédiques.
Cette démarche collective permet non seulement de mieux comprendre les besoins des employés, mais aussi de réduire les risques de blessures tout en améliorant leur confort au quotidien. En impliquant chaque partie prenante, elle aide à instaurer un environnement de travail plus sain et productif. Résultat ? Des équipes plus satisfaites, davantage engagées et prêtes à rester sur le long terme.
Comment les podologues peuvent-ils contribuer à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS) dans le secteur de la restauration ?
Les podologues jouent un rôle essentiel pour aider les employés de la restauration à prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS). Grâce à leur expertise, ils recommandent des chaussures ergonomiques parfaitement adaptées aux besoins de chacun. Ces chaussures peuvent également être compatibles avec des orthèses, si nécessaire, afin de réduire les contraintes physiques liées aux longues heures passées debout ou constamment en mouvement.
Mais leur intervention ne s’arrête pas là. Ils analysent les facteurs de risque pouvant causer des douleurs osseuses, musculaires ou neurologiques. En traitant ces problèmes en amont, ils contribuent à améliorer le confort des employés tout en réduisant les risques de blessures. Leur travail vise aussi à optimiser la posture et les appuis, des éléments cruciaux dans un secteur aussi exigeant physiquement que celui de la restauration.
Quelles actions concrètes les employeurs peuvent-ils mettre en place pour prévenir les TMS dans la restauration ?
Pour limiter les risques de TMS dans le secteur de la restauration, plusieurs actions concrètes peuvent être mises en place :
- Sensibilisation et formation des équipes : Proposez des sessions régulières pour apprendre les bonnes postures, les gestes à éviter et l’utilisation correcte des équipements. Ces formations aident à prévenir les mauvaises habitudes qui peuvent causer des douleurs ou blessures.
- Optimisation de l’ergonomie des postes : Travaillez avec des ergonomes pour adapter les espaces de travail. Cela peut inclure l’ajustement de la hauteur des plans de travail ou une meilleure organisation des cuisines afin de réduire les mouvements répétitifs inutiles.
- Fourniture d’équipements adaptés : Investissez dans des chaussures ergonomiques et antidérapantes pour protéger les employés et leur offrir un confort optimal tout au long de la journée.
- Mise en place de pauses régulières : Établissez des horaires équilibrés avec des pauses fréquentes, permettant aux employés de se reposer et d’éviter une surcharge physique.
En collaborant avec des experts comme des ergonomes ou des podologues, les employeurs peuvent améliorer les conditions de travail, réduire les blessures liées aux TMS et favoriser le bien-être global des équipes. Une démarche collective et réfléchie est essentielle pour un environnement de travail sain et productif.
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