L’équipe Karl&Max a interviewé des membres de l’Association Aquitaine Obésité (AQOB). Découvrez leur expérience à travers ce témoignage.
Obésité, chirurgie bariatrique, contraintes, mode de vie… Découvrez tout sur les expériences de Françoise, Elisabeth et Sandrine. Mais avant toute chose, passons aux présentations.
Présentations
Françoise, vice-présidente de l’association. Ancienne aide soignante, françoise a travaillé à l'hôpital pendant 39 ans. Aujourd’hui, elle est retraitée active. Elle fut opérée il y a 15 ans d’une chirurgie bariatrique, ce qui fut une renaissance pour elle. Dans l’association, elle veut redonner ce qu’on lui a donné. Elle veut dire aux autres qu’il ne faut pas avoir peur de cette chirurgie, et que ça peut faire un grand bien.
Elisabeth, présidente de l’association. A la tête d’AQOB depuis 2 ans, elle a été opérée d’un Bypass il y a 6 ans. Son but est d’aider les patients dans leurs parcours et de trouver des solutions aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer suite à une chirurgie bariatrique.
Sandrine, secrétaire de l’association. Membre de l'association depuis 2 ans, elle fut opérée en 2015 d’une chirurgie bariatrique. Elle souhaite rendre ce qu’on lui a donné lors de son parcours.
L’interview
Vous m’avez toutes les trois parlé de chirurgie bariatrique. Pensez-vous qu’il y ai des contraintes à ce genre de chirurgie ?
Pour elles, il y a des contraintes. Elles nous ont fait part d’un chiffre assez intéressant. En effet, le chirurgien fait 20% du travail, et elles les 80%. Ce qui signifie que c’est le boulot de toute une vie, et un investissement personnel au quotidien. Elles précisent bien que ce n’est pas une chirurgie miracle ou une solution de facilité, et que ça demande un effort important après.
Un investissement au niveau de l’alimentation?
Sur tous les domaines. Elles nous expliquent qu’il faut être vigilant par rapport à l'hygiène de vie, que ce soit le sport, l’alimentation, entretenir sa peau… Il ne faut jamais rien laisser au hasard.
Est-ce que vous avez eu un suivi médical après votre chirurgie bariatrique ?
Elles ont toutes les trois été opérées par le même chirurgien, et ont eu un suivi médical. C’est un protocole très complet que les patients doivent suivre. Elles ont dû aller consulter le chirurgien assez régulièrement, à savoir 1 mois après l’opération, 3 mois après, 6 mois après et 1 an après. Lors de ces rendez-vous elles ont fait une importante prise de sang qui détermine si tout va bien ou si il y a d’éventuels problèmes. En effet, le corps est si chamboulé que certains médicaments sont à éviter et des carences peuvent se manifester. De plus, les habitudes alimentaires changent et après l’opération, il faut moins manger. Il faut donc adapter les repas pour rester en forme en ne manquer de rien.
Le chirurgien prescrit également de la kiné afin de leur faire recommencer l’exercice.
Pour ces trois membres de l’association, il y a un élément majeur qui était un pilier pour elles après la chirurgie : l’association en elle-même. Et oui car le fait de parler régulièrement de ça entraîne des piqûres de rappel très fréquentes ! Il ne faut jamais baisser les bras.
Sandrine nous fait également part d’un tout autre suivi : le suivi psychologique. En effet, elle affirme que c’est un gros changement et qu’après l’opération on ne se reconnaît pas forcément. Et pour certaines personnes, il faut un suivi psychologique adapté.
Leur conseil c’est de jouer le jeu. D’aller voir le chirurgien et le nutritionniste au moins une fois par an pour avoir un bon suivi, et d’écouter son corps.
Avant l’opération, quel était l’impact de l’obésité sur votre vie quotidienne?
Pour Françoise, il fallait absolument faire quelque chose au niveau articulaire et respiratoire. En effet, elle avait d’importants problèmes respiratoires et même son pneumologie avait tiré la sonnette d’alarme. Et ses douleurs articulaires s’étendaient au niveau des jambes, au dos, aux genoux… L’impact fut le même pour Sandrine, qui avait des douleurs musculaires et articulaires très gênantes, et même invalidantes. Finalement, pour Elisabeth, le diabète était devenu très compliqué pour elle. En effet, étant chef d’entreprise, des traitements quotidiens d’insuline n’étaient pas simples à gérer.
Alors justement, aviez-vous des douleurs assez importantes au niveau des jambes et des pieds?
Elles affirment avoir eu d’importantes douleurs au niveau des jambes et des pieds à cause de l’obésité. Elles avaient du mal à croiser les jambes, à lacer leurs chaussures et même à se baisser. Leurs pieds étaient assez volumineux et plats. Pour Elisabeth, le changement fut radical. En effet, suite à l’opération elle a perdu 2 pointures. Elle est passée du 41 au 39.
Aviez-vous des chaussures orthopédiques ou des traitements spéciaux pour vos pieds?
Elles affirment que personne ne leur a proposé cette option. En effet, elles n’en ont jamais entendu parler lorsqu’elles se sont fait opérer.
Avez-vous toujours des douleurs aux pieds suite à l’opération?
Non. Leurs pieds sont beaucoup moins gonflés et donc elle sont plus à l’aise. Elles affirment même que pour cet aspect, la chirurgie bariatrique leur a changé la vie.
Est-ce que tous ces problèmes de santé étaient votre première motivation pour faire la chirurgie et perdre du poids?
Pour elles, oui. Que ce soit par rapport aux problèmes de respiration, d’articulations, ou de diabète : c’était une nécessité pour elles. Et la santé était la première motivation. Et pour Françoise, il y avait quand même une motivation esthétique car elle ne se reconnaissait plus dans la glace.
Est-ce que les mutuelles prennent en charge l’obésité?
Cela dépend de la mutuelle. Toutes les mutuelles ne prennent pas en charge l’obésité. Cependant, certaines prennent en charge les dépassements d’honoraires ainsi que la sécurité sociale.